Retraites: Le gouvernement revoit sa copie L’âge légal de départ porté à 63 ans à partir de 2017

La pension calculée sur la moyenne des 8 dernières années 

Une marche de l’UMT, la CDT et la FDT dimanche 29 novembre


A fin 2015, 14.632 départs à la retraite sont prévus contre 13.338 en 2014, soit une augmentation de 10%. Cette tendance s’accentuerait au cours des quatre prochaines années

A moins que le gouvernement recule à nouveau, la réforme du régime civil des retraités des fonctionnaires serait effective dès 2017. Le projet de loi est prêt. Il serait mis dans le circuit législatif, le temps que les divergences avec les syndicats soient aplanies. Ces derniers et en particulier, le front constitué par l’UMT, la CDT et la FDT a dressé une feuille de route des mouvements de protestation. La première marche nationale est d’ailleurs prévue ce dimanche 29 novembre. «Nous avons reçu l’adhésion de plusieurs catégories comme les médecins internes ou encore le Snesup. Le gouvernement ne croit pas aux vertus du dialogue et de la négociation avec les syndicats qui sont une composante essentielle de la société», accuse El Miloudi El Mokhareq, secrétaire général de l’UMT.
Les organisations syndicales ont dressé une liste de revendications dont la nécessité d’une solution concertée sur la réforme de la retraite. Un dossier sur lequel, ils s’estiment «écartés». 
Dans la nouvelle version du projet de loi, le gouvernement a tenté de trouver une solution «médiane» sur l’âge de départ à la retraite: 63 ans au lieu de 65 ans, comme cela avait été annoncé par Abdelilah Benkirane, Chef du gouvernement. Il s’agit aussi d’une recommandation du Conseil économique et social et environnemental. Sauf que l’option d’un départ à 65 ans ne sera pas définitivement écartée. Une évaluation du régime de retraite des fonctionnaires sera réalisée trois ou quatre ans après l’entrée en vigueur de la réforme pour d’éventuels réaménagements. 
L’allongement de l’âge de départ à la retraite s’effectuerait de manière progressive. Il devrait s’étaler sur trois ans. Quant à la hausse des taux de cotisations, incontournable dans la réforme paramétrique, elle s’étalerait sur quatre ans. Le taux de cotisation augmenterait de 2 points par an pour atteindre 28%. 
Le calcul de la pension de retraite devrait également changer. Calculé aujourd’hui sur la base du dernier salaire, le projet de réforme prévoit l’adoption de la moyenne des salaires des huit dernières années. De quoi réduire la générosité du régime et l’aligner sur les autres caisses de retraites.
Cette réforme paramétrique ferait gagner moins de temps à la CMR que l’ancienne proposition qui proposait un allongement de l’activité à 65 ans. «Nous avons pris beaucoup de retard. Le plus important aujourd’hui est de commencer le traitement», souligne une source.
En attendant la concrétisation de cette refonte, le régime des fonctionnaires géré par la CMR puise dans ses réserves pour couvrir les dépenses. Depuis 2014, les revenus de la Caisse ne suffisent plus: 936 millions de dirhams ont été tirés des réserves l’année dernière et 2,2 milliards suivront en 2015. Il faudra certainement s’attendre à autant en 2016.
 

Khadija MASMOUDI