Avantages à L’export, Les Précisions Du Fisc

Externalisation partielle du service de relevé de facturation dès ce mois-ci

Objectif: accompagner la mensualisation de la facturation

En perpétuelle réforme puisque à chaque loi de finances des nouveautés sont introduites, le système fiscal perd en lisibilité. D’ailleurs, des écarts d’interprétation parfois importants existent entre l’administration fiscale et les contribuables, voire au sein des équipes d’inspecteurs. Parmi les questions récurrentes, celles relatives au traitement fiscal des prestations liées à l’export. L’Economiste présente les dernières requêtes des contribuables ainsi que les réponses de la Direction générale des impôts.  Ces interprétations engagent le fisc. 
 
■ Les ventes vers les zones franches assimilées à des transactions locales
Voilà une question qui revient souvent. Les  ventes  de  matières  et  fournitures  réalisées  vers  les  zones  franches  d’exportation  sont-elles  considérées  fiscalement comme  des  opérations  d’exportation? Et ce, sachant qu’elles sont soumises aux  mêmes  formalités  douanières  et  de change  applicables  aux  opérations d’exportation.
Pour la Direction générale des impôts (DGI), en matière d’IS, l’exportation équivaut à toute  vente  de  biens  et marchandises effectuée à  partir du Maroc vers l’étranger. Les  ventes  de  biens  vers  des territoires  ayant un  statut  douanier particulier sont donc considérées  comme  des  ventes  locales.  A ce titre, elles sont  considérées  comme  des produits imposables, en matière d’IS  dans les conditions de  droit  commun  et  ne  peuvent  prétendre  aux  avantages  fiscaux  accordés aux sociétés exportatrices.

■ R&D pour le compte d’une entreprise étrangère
- Quel traitement fiscal faut-il accorder aux activités de recherche et développement menées au Maroc pour le compte d’une entreprise à l’étranger et dont les résultats pourraient être exploités dans plusieurs pays, y compris au Maroc? Sur ce dossier, la DGI précise que les avantages prévus en faveur des sociétés exportatrices s’appliquent à la dernière prestation de services rendue sur le territoire et ayant pour effet direct et immédiat de réaliser l’exportation elle-même.
L’exportation de services concerne ainsi toute opération exploitée ou utilisée à l’étranger. L’entreprise qui a mené des travaux de recherche&développement pour le compte d’une société non résidente pourra prétendre aux avantages prévus à l’export en matière d’IS mais à condition que le chiffre d’affaires soit réalisé en devises.
Par rapport à la TVA, l’opération est considérée comme étant une prestation de services rendue à l’export. Elle est par conséquent exonérée de la TVA mais à condition que la prestation soit facturée au nom de la maison mère installée à l’étranger et que le paiement s’effectue en devises.

■ Base imposable à la TVA des agences de voyages:
Le chiffre d’affaires imposable à la TVA comprend le  prix  des  marchandises,  des  travaux  ou  des  services. A cela s’ajoutent les  recettes accessoires qui s’y rapportent ainsi que les droits et taxes y afférents, à l’exception de  la TVA. Dans le cas précis des agences de voyages, la DGI précise que le chiffre d’affaires imposable est constitué du montant  global  des encaissements  reçus  des  clients. Le tout sachant que les agences bénéficient  du  droit  à  déduction  de la  TVA  grevant  les  prestations  de  services facturées par les fournisseurs.  

■ Formation pour des non-résidents
Les séminaires de formation réalisés au Maroc par une société marocaine au profit du personnel d’entreprises non résidentes sont imposables à l’IS dans les conditions de droit commun. Et ce, même si les prestations sont réglées en devises, ou dispensées à des personnes de nationalité étrangère. En revanche, en matière de TVA, elles sont exonérées puisque ces séminaires sont réalisés au profit du personnel des sociétés étrangères, facturés et réglés en devises. Ces prestations sont utilisées et exploitées hors du territoire marocain et sont ainsi considérées comme rendues à l’export.
La requête adressée aux services des impôts précisait aussi que la  formation est dispensée sous forme de séminaire de perfectionnement non diplômant de 2 à 3 semaines, qu’elle est exploitée hors du Maroc et que la facturation est établie au nom de l’entreprise  étrangère. De même, le paiement est effectué en devises justifié par un avis de rapatriement.

■ Déductibilité de la TVA avant la constitution d’une société
Une personne physique a conclu un contrat préliminaire d’acquisition d’un bien immobilier en son nom, elle a payé une partie du prix avant la création d’une société dont il est actionnaire. Et le contrat définitif du bien est établi au nom de la société, laquelle a réglé le restant dû.
Dans ce cas de figure, la TVA afférente aux règlements partiels effectués par la personne physique est-elle déductible?  Pour la DGI, le droit à déduction prend naissance à l'expiration du mois de l'établissement  des quittances de douane ou de paiement, partiel ou intégral, des factures ou mémoires établis au nom du bénéficiaire. Et donc la TVA payée par l’associé, avant la constitution de la société, ne peut être  déductible. En revanche, le montant versé par la société pour régler le reliquat au vendeur est déductible dans les conditions de droit commun.

■ Crédit-bail et seuil de déductibilité des redevances  
Lorsque  les véhicules de transport de personnes sont utilisés par les entreprises dans le cadre d’un contrat de crédit-bail, la part de la redevance  excédant  300.000 dirhams n’est  pas  déductible  pour  la détermination du résultat fiscal de l’utilisateur.  Le montant de la redevance annuelle admise en déduction  est limité à 20% du prix du véhicule plafonné à 300.000 DH, soit 60.000 DH, par an sur une période ne dépassant pas cinq ans. La DGI explique aussi que le montant  de  la  redevance  annuelle supporté par la société et dépassant le seuil de 60.000 DH doit être réintégré de façon extra-comptable dans les produits imposables de l’année concernée.
l'Economiste du 08 05 2015